Les Français ont la mémoire courte
Le 8° alinéa de la profession de foi du candidat Emmanuel Macron était :
«Pour une retraite minimale à 1100 euros pour tous grâce au décalage progressif de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Les Français aux carrières pénibles ou longues pourront continuer à partir plus tôt».
Par la volonté des Français, il a été réélu à la tête de l’Etat et il tient donc une partie de ses promesses.
Il y a ceux qui renient leur vote, ils sont nombreux et ceux qui espéraient un monde meilleur. Tant pis pour tout le monde.
Les Français savent désormais que «ni droite-ni gauche» n’a jamais formé une majorité de gouvernement, et ceux qui se sont ralliés à cette bannière gardent leur idéologie enfouie au fond d’eux-mêmes. Nous qui croyions naïvement que les élus de la République s’engageaient représenter les enjeux de la France et de sa société, voilà qu’ils retrouvent les clivages propres au monde politicien.
Pour avoir subi mai 1968 et le déclin des «Trente Glorieuses» qui s’en est suivi, les anciens, peut-être parce qu’ils sont déjà en retraite et se sentent moins concernés, peut-être parce qu’ils ont aussi le bon sens acquis avec l’expérience de la vie, savent pertinemment que la violence inutile, apanage des faibles ou des extrémistes de tous bords, ne résout pas les difficultés politiques, sociales et économiques.
Les syndicats, qui ont été une force d’opposition et avaient un service d’ordre «musclé» pendant les manifestations, ont perdu par leur jusqu’au-boutisme la confiance d’une grande partie de leurs troupes. Aussi, lorsqu’ils veulent montrer leurs forces, ils ne trouvent à leurs côtés que des groupuscules d’extrême ou d’ultra gauche qui font leur credo de la violence physique anti-policière.
Comment donner du crédit à des associations qui viennent se plaindre des réponses apportées par le maintien de l’ordre lorsque que les manifestations sont illégales ?
On peut aussi entendre le silence des politiques, qui ne souhaitent pas effaroucher leur lectorat ; on peut même s’inquiéter de l’accord tacite de certains élus.
Le Conseil Constitutionnel ayant validé en grande partie la réforme des retraites, les partis de gauche crient «haro sur le baudet», car ils étaient persuadés d’une décision contraire qu’ils auraient applaudi des deux mains. Le résultat ne leur convenant pas, le Conseil devient la cible de ces mêmes partis ou syndicats.
La rapide promulgation de la loi sur les retraites va en doucher plus d’un, mais la contestation et les violences qui y sont attachées ne vont pas cesser d’ici peu.
Parmi ces violences, on peut rappeler qu’à Sainte-Soline il y avait deux types de manifestants, ceux, les plus nombreux, qui affichaient pacifiquement leur désaccord sur la création de la méga-bassine, et les black blocks, ceux que certains ministres appelaient «sauvageons», venus uniquement pour en découdre avec les escadrons de gendarmes mobiles. Le nombre de blessés de part et d’autre est impressionnant, et on peut compter sur la justice française pour ne pas forcément mettre en cause les contestataires.
En Espagne, le 30 mars 2023, les députés ont validé la réforme des retraites en maintenant l’âge de départ à 67 ans, sans démonstration et sans heurt avec les forces de police.
Y aurait-il des exemples à suivre ?
Si 2024 est l’année des Jeux Olympiques à Paris, je crains que ça soit aussi l’occasion pour certaines corporations qui mettent déjà la pression, de revendiquer haut et fort des aménagements et des subsides, que le gouvernement se fera un devoir d’accepter.
Jean-Marc LONG.
LA FRAGILITE DES ECONOMIES CONTEMPORAINES
Depuis la nuit des temps, le commerce international est le moyen d’échange entre les Nations pour l’achat et la vente de marchandises diverses. Les transactions, à l’origine de spéculations, peuvent affoler les places financières mondiales, à la suite de crises économiques ou de découvertes scientifiques susceptibles de produire des richesses.
La mondialisation a été un booster phénoménal pour l’expansion du commerce extérieur, privilégiant les Nations disposant de moyens techniques et de personnels qualifiés pour produire au coût le plus bas. C’est ainsi que de nombreuses industries ont été transférées d’un continent à l’autre, avec des avantages importants pour les partenaires commerciaux.
De nombreux pays émergents ont été entraînés dans cette révolution économique et industrielle, où l’argent est roi. En revanche, les droits de l’homme et du citoyen ne pèsent pas lourds sur ces marchés internationaux.
Les nouvelles puissances économiques sont passées en quelques décennies, de l’ère primaire aux nouvelles technologies dont elles ont bénéficié dans le cadre des productions internationales qui leur ont été confiées contractuellement. Le dumping social est l’une des formes de l’exploitation de la condition humaine, où seules les performances et les résultats comptent, en faisant abstraction des valeurs progressistes.
La mondialisation a rendu les Nations dépendantes les unes des autres, économiquement et industriellement. Le moindre grain de sable dans cette chaîne de production et de distribution provoque immédiatement des pénuries de toutes sortes, suivies de crises et de fluctuations financières.
Au début de l’année 2020, la mondialisation représentait le nerf de la guerre et un pôle de développement économique qui s’imposait aux Nations industrialisées. Beaucoup d’entre elles ont confié leurs productions aux pays émergents pour diminuer les coûts de production et dégager des bénéfices. Ces transferts d’activités industrielles ont entraîné des déficits colossaux de la balance commerciale des Etats. Le déficit chronique permanent de la France est un exemple des effets pervers de la mondialisation. Les friches industrielles dans notre pays sont les conséquences des délocalisations et des pénuries d’emplois.
Au début de l’année 2020, un virus COVID-19, en provenance de Chine, paraissant anodin, s’est révélé être un agent infectieux très contagieux, avant de déclencher une pandémie mondiale en quelques mois, avec des effets dévastateurs et mortifères.
Les mesures sanitaires, prises dès le mois de mars 2020, ont déstabilisé aussitôt les activités économiques et commerciales mondiales. Les différentes formes évolutives virales ont provoqué une crise sanitaire et financière, en mettant en évidence les pénuries médicales, pharmaceutiques ainsi que celles de nombreux produits industriels, suite à la dépendance des pays producteurs.
En 2021, après plus d’un an de contamination, toutes les Nations sont sous l’emprise du virus COVID-19 et la protection des populations exige toujours des mesures restrictives qui pénalisent lourdement les activités commerciales et industrielles.
Les pertes en vies humaines et financières sont considérables. Il faudra attendre plusieurs années avant de retrouver le niveau du commerce mondial d’avant 2020. La calamité virale est un évènement majeur inattendu.
D’autres avaries, moins importantes, peuvent perturber le commerce international, démontrant la fragilité des économies mondiales. Le 23 mars 2021, un cargo porte-conteneurs, de 400 mètres de long, 60 mètres de hauteur, jaugeant 220 000 tonnes, s’est échoué en obstruant totalement le canal de Suez, en Egypte, à la suite d’un coup de vent violent. Cet incident a paralysé la voie navigable, immobilisant des centaines de cargos et navires dans la mer Méditerranée et la mer Rouge. La valeur des marchandises qui transitent par le canal de Suez, chaque jour, est de dix milliards de dollars.
Cette avarie a provoqué immédiatement des réactions boursières et financières, avec un impact sur le pétrole, les risques de pénuries pour les magasins et entreprises, en l’absence de pièces détachées, composants électroniques ou semi-conducteurs.
Le géant porte-conteneurs a été renfloué le 29 mars 2021, après une semaine d’échouage et surtout d’immobilisation de centaines de navires et cargos en amont et en aval du canal de Suez, à l’origine de pertes importantes.
La mondialisation, avec la dépendance commerciale des Nations les unes des autres, a rendu les économies contemporaines vulnérables et sensibles, en cas de catastrophes ou de conflits.
En revanche, nos compatriotes qui ont été soumis depuis plus d’un an aux multiples restrictions imposées par les protocoles sanitaires successifs, ont épargné quelques milliards d’euros, faisant chuter la consommation intérieure préjudiciable aux entreprises et au commerce.
Un autre évènement, plus terre à terre, contrarie nos concitoyens, en constatant le versement de deux millions d’euros par la municipalité de Strasbourg (67) à une association islamique à connotation séparatiste, pour la construction de la plus grande mosquée d’Europe.
Ainsi va le monde moderne et ses conditions de vie environnementales.
Emile Le Bras.